Se servir de l’imaginaire pour s’améliorer
Les visualisations
D’abord un rappel de la dernière infolettre :
. « Votre système nerveux ne peut dire la différence entre une expérience imaginée et une expérience réelle. Dans chaque cas, il réagit automatiquement à l’information que vous lui donnez par votre cerveau. Votre système nerveux réagit de façon appropriée à ce que vous pensez ou imaginez être vrai. »
. Samuels écrit : « Une image maintenue au cerveau peut, à travers le système nerveux autonome, affecter toute cellule n’importe où dans le corps. » Il dit de la visualité qu’elle est « le coeur du biomoteur ».
Les visualisations servent à anticiper un résultat, à lancer le corps à la poursuite d’un objectif, à modifier un comportement indésirable ou à créer des outils qui vont servir à atteindre les objectifs désirés. Par les visualisations on associe le présent avec le futur espéré, voulu, attendu, le futur presque actuel. L’énergie qui s’en dégage oriente le corps vers cet objectif, aplanit les difficultés, élimine les obstacles. Si, par exemple, on se voit déjà guéri, on augmente nos chances de guérison. S’imaginer guéri ne guérit pas, mais est une condition sine qua non à la guérison.
L’imaginaire crée une vibration intérieure qui pèse lourd dans la structuration des schèmes personnels.
La visualisation comme outil de performance
Des chercheurs de l’Université McGill de Montréal ont mené des expériences dans ce domaine : « Les sujets devaient s’imaginer marcher ou courir à différentes vitesses sur un tapis roulant. Leur rythme cardiaque et leur ventilation totale augmentent alors proportionnellement à la vitesse imaginée au cours de cet exercice [….] »
Une autre expérience consistait à augmenter la force musculaire du pouce : 3 groupes furent créés : 1 groupe contrôle, un groupe d’entrainement sur un appareil de résistance, un groupe qui visualisait l’exercice. Au terme de l’expérience, ceux du groupe d’exercice réel avaient augmenté leur puissance de 30 % alors que ceux qui n’avaient que visualisé l’exercice ont vu leur puissance de pouce augmenter de 20 %.
Charles Garfield du Shanti National Training Institute a mené une étude pour le compte de la NASA. L’expérience fut très concluante : 25 % d’entraînement réel combiné à 75 % de visualisation permet de meilleures performances que 100 % d’entraînement physique, que 75 % d’entraînement physique associé à 25 % d’entraînement visualisé, qu’un entraînement partagé à 50/50 entre participation physique et visualisation.
La visualisation comme outil thérapeutique (quelques exemples)
. Un de mes patients, entraîneur en athlétisme, me racontait que lorsqu’il constatait un plafonnement dans la hauteur d’un saut de la part d’un de ses protégés, ils quittaient le terrain pour s’entraîner uniquement mentalement : d’abord visualisation du parcours, de l’élan et de la barre puis s’imaginer être un cerf. Il m’a affirmé que lors du retour sur le terrain, dès le premier essai, la performance était augmentée d’au moins 20 %.
. Une autre de mes patientes présentait une pression intraoculaire élevée par blocage du canal d’évacuation de l’humeur aqueuse. Elle m’informa qu’elle s’était fabriqué un petit sous-marin virtuel qu’elle envoyait débloquer l’ouverture du canal et le nettoyer tout au long de son parcours. Sa pression se maintenait à un niveau normal sans recours aux médicaments qu’elle avait elle-même décidé de ne plus prendre.
Dans son témoignage de survie d’un cancer très sévère, A. Beauregard raconte : « Il m’arrivait de voir littéralement des morceaux de chair noircie et brunâtre qui étaient évacués […] et les visualisations que je faisais correspondaient à quelque chose qu’on coupe, qu’on attaque, qu’on évacue ».
La visualisation comme outil d’apprentissage
S. Masunaga affirme : « les mouvements appris grâce à l’imaginaire sont les plus fidèles à la vie ».
C’est le principal mode de visualisation utilisé par les athlètes.
Le mouvement suggéré semble provenir d’un automatisme plutôt que d’un contrôle volontaire. Ce qui lui donne plus de fluidité et, souvent, plus d’amplitude. La visualisation permet un aperçu global d’un mouvement et de la façon de l’exécuter. Il forme un schéma de l’action à venir qui sert de matrice à la réalisation effective du mouvement.
De plus, la visualisation d’un mouvement en permet l’exécution parfaite, ce qui va se répercuter sur la réalisation effective de ce même mouvement. Le cerveau se met à l’oeuvre pour orienter le corps dans cette direction.
Peu importe de quel domaine il s’agit, apprendre comment faire en visualisant les différentes étapes de réalisation augmente de beaucoup les chances de réussir et facilite l’exécution.
L’image seule ne suffit pas.
Parce que le corps « veut » suivre la ligne de force que constitue la visualisation, l’imaginaire permet d’avoir accès à une puissance immensément plus grande que le pouvoir de la volonté.
Cependant pour qu’elle soit vraiment efficace, elle doit dépasser le niveau du mental pour susciter l’émotion. Si, par exemple, je me visualise guéri, je dois non seulement me voir en bonne santé, mais y rattacher l’émotion de me sentir tel. Il y a l’image mentale et l’image émotive.
Je cite Guy Corneau : « Les pensées [les images mentales]* ont peu d’efficacité par elles-mêmes ; elles servent principalement à orienter le processus. Ce sont les émotions qui vibrent fortement qui produisent l’effet d’attraction. »
Autrement dit, il faut non seulement créer l’image de ce que l’on veut obtenir, mais aussi ressentir dans son corps les effets de l’obtention de l’objectif.
L’imaginaire (dans le sens de création d’images) c’est un moteur V8 dans la carrosserie corporelle !
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* c’est moi qui ajoute [les images mentales]
Références :
Corneau, G., Le meilleur de soi
Maltz M., Psychocybernetics
Masunaga, Exercices visualisés Zen
Samuels, M., Seeing with the mind’s eye
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